Il y avait dans l’air comme un odeur de Temps. (...) À quoi pouvait bien ressembler l’odeur du Temps ? À celle de la poussière, des horloges et des gens. Et si on se demandait quel sorte de bruit faisait le Temps, ce ne pouvait qu’être celui de l’eau ruisselant dans une grotte obscure, des pleurs, de la terre tombant sur des couvercles de boîtes aux échos caverneux, de la pluie. Et en allant plus loin, quel aspect présentait le Temps ? Le Temps était de la neige en train de tomber silencieusement dans une pièce plongée dans le noir, ou un film muet dans un cinéma d’autrefois, des milliards de visages dégringolant comme ces ballons du Nouvel An, sombrant, s’abîmant dans le néant. Tels étaient l’odeur, le bruit et l’aspect du Temps. Et ce soir (...) ce soir, on pouvait presque toucher le Temps.

Ray Bradbury, CHRONIQUES MARTIENNES (Extraits - traduction J. Chambon et H. Robillot)

Exercice réalisée dans ma deuxième année d'école à l'ESAV (Toulouse) Prises de son réalisées avec différentes micros (schoeps, neuman, zoom h4n) et enregistreurs (edirol, fostex, zoom)